Santé

Mister's Story

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Je m’appelle MisterLee Cloutier-Ellsworth. Je suis un artiste de la scène et musicien de 25 ans, né et élevé à Iqaluit, au Nunavut, et je suis très doué pour me distraire.

En grandissant au Nunavut, j’ai eu beaucoup de mal à trouver des moyens sains de prendre soin de ma santé mentale. Depuis mon enfance jusqu’à mon adolescence, j’étais le genre de personne qui était assez douée dans tout ce qu’elle essayait, mais qui n’était pas nécessairement excellente dans tout ce qu’elle faisait. Je faisais beaucoup de sport, ce qui me permettait de me concentrer sur quelque chose pour m’améliorer, tant au niveau de mon esprit d’équipe que de ma croissance personnelle.

Un autre mécanisme d’adaptation que j’ai toujours utilisé est le fait d’être une personne très sociable. C’était plus facile de me concentrer sur les autres plutôt que d’être seul et d’être mon propre meilleur ami. J’ai toujours aimé me faire des amis et trouver différents moyens de me rapprocher des gens sur le plan émotionnel.

Le secondaire a été extrêmement difficile pour moi. J’appréciais le fait de voir mes amis tous les jours, mais j’avais du mal à me concentrer et à assumer la charge de travail de mes cours. J’ai échoué plusieurs cours pendant ma dernière année de secondaire, ce qui m’a empêché d’obtenir mon diplôme, et j’ai dû voir mes meilleurs amis et camarades de classe, avec lesquels j’avais grandi depuis l’école primaire, aller au collège et à l’université. Je me suis senti exclu, ce qui m’a vraiment affecté. Ma vie sociale, qui était extrêmement importante pour moi, avait complètement changé et je passais beaucoup plus de temps seul.

Après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires, avec un an de retard, et avoir déménagé seul, j’ai vraiment commencé à m’isoler pour faire face aux grands changements qui se produisaient dans ma vie. En tant que personne très sociable, cela a été très éprouvant pour ma santé mentale et m’a fait tomber dans des crises de dépression, et même dans des idées suicidaires à cause du stress lié au fait de grandir et de me sentir seul. Certains de mes meilleurs amis et moi prenions des chemins différents et nous nous éloignions les uns des autres. J’apprenais à m’occuper de mon propre espace de vie. J’étais constamment fatigué d’avoir un emploi à temps plein qui ne me passionnait pas, pour m’assurer de pouvoir payer mon loyer et mes factures à temps. Ma consommation occasionnelle de cannabis et le fait de faire la fête les fins de semaine se transformaient lentement en une dépendance quotidienne. Ma santé mentale était juste un concept incroyablement nébuleux que j’avais du mal à comprendre et à entretenir. Je ne m’en rendais pas compte à l’époque, mais je consommais du cannabis pour échapper au stress de mes pensées excessives et cela m’empêchait souvent de parler de mes problèmes de santé mentale, jusqu’à ce que je sois confronté à des crises de santé mentale assez intenses.

J’ai commencé à faire de la musique pendant ma dernière année de secondaire, avec mes meilleurs amis Thomas et Kunuk. C’était un passe-temps amusant que nous aimions faire quand nous consommions et passions du temps ensemble. Au cours des deux années suivantes, cela a commencé à me sembler être une option de carrière viable. Au cours des premières années, on se moquait de moi parce que personne ne pensait vraiment que quelqu’un pourrait réussir à sortir du Nunavut en tant qu’artiste

hip-hop, ce qui était une critique difficile à accepter, mais j’adorais faire de la musique. J’avais trouvé quelque chose dans lequel je pouvais exceller, et je commençais vraiment à sentir que je faisais quelque chose pour moi-même. En écrivant sur mes expériences de vie, j’ai pu mieux me comprendre et exprimer clairement mes pensées et mes émotions pour que moi-même et mon entourage les comprenions, ce qui m’a aidé à sortir de ma coquille renfermée que je m’étais créée au début de l’âge adulte.

Lorsque ma carrière a commencé à prendre son envol il y a quelques années, la pandémie de COVID-19 a frappé et a totalement bousillé mes plans de tournée pour aider à lancer ma carrière. J’ai dû m’isoler à nouveau, ce qui a été très difficile, et je me suis réfugié de nouveau dans ma coquille après des années de travail pour en sortir. Après la suggestion d’un ami proche, j’ai commencé à voir un conseiller, ce dont je suis reconnaissant, car j’ai appris des techniques d’ancrage saines pour calmer l’anxiété et des moyens plus efficaces de communiquer et d’exprimer mes émotions lorsque je suis déprimé, mais même cela n’a pas suffi.

À la fin de 2021, j’ai commencé à avoir de graves crises de panique. J’avais l’impression que rien n’allait jamais fonctionner dans ma carrière, je dépendais trop de sources extérieures de réconfort et j’avais beaucoup de mal à être seul. Un jour, j’ai dû me rendre à l’hôpital parce que les symptômes physiques de mes crises de panique étaient si intenses que je pensais avoir une crise cardiaque. Après ma visite à l’hôpital, j’ai décidé d’arrêter complètement de consommer du cannabis, de fumer des cigarettes, de boire de l’alcool et même de boire du café. J’ai passé deux mois à passer du temps avec moi-même et à apprendre à ressentir réellement mes émotions, sans essayer de trouver une distraction pour y échapper.

Après deux mois de sobriété, j’ai appris que le cannabis m’empêchait sérieusement de ressentir mes émotions et de les traiter ouvertement et honnêtement. J’ai également appris comment boire de l’alcool sans l’utiliser comme échappatoire ou comme distraction. Aujourd’hui, cela fait plus de six mois que je n’ai pas consommé de cannabis, ce qui représente la plus longue période depuis que j’ai commencé au secondaire. Je suis encore plus fier de dire que je n’ai pas été déprimé depuis que j’ai arrêté d’en consommer. Je ne regrette pas d’avoir consommé du cannabis, car il m’a permis d’apprendre beaucoup de choses sur moi-même et m’a aidé à être créatif au début de ma carrière musicale.

J’ai apprécié beaucoup de mes expériences de consommation de produits du cannabis, mais je pense que la principale leçon à tirer de mon expérience est qu’il faut se connaître soi-même. Les conseillers sont là pour vous écouter et vous aider à vous écouter, tout en vous guidant pour mieux comprendre votre santé mentale sans porter de jugement. Vous devez prendre le temps d’écouter votre esprit et vos émotions et agir en conséquence. Le cannabis fonctionne pour beaucoup de gens, et les aide même à sortir de leur coquille et à se sentir plus à l’aise pour s’exprimer. Cependant, ce n’était pas le cas pour moi, et je m’en suis rendu compte et j’ai agi en conséquence. Cesser de fumer le cannabis n’a pas résolu tous mes problèmes, mais c’est le fait de savoir ce qui fonctionne pour moi et ma santé mentale qui a commencé à m’aider.

Écoutez-vous et prenez soin de vous!

Aakuluk ❤️

-Mister

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